Sydney Warshaw: un million de façons
Par Mélanie Roy
Photo par Joannie Lafrenière
Elle cite dans la même conversation le hockeyeur Wayne Gretzky et la féministe américaine Rose Schneiderman, et est obsédée par la cuisine au point d’avoir fondé son propre organisme, The Wandering Chew, qui revalorise le riche héritage culinaire juif. Bienvenue dans la tête pleine d’idées de l’avocate engagée Sydney Warshaw.
1. Qui es-tu?
Je suis une avocate, une mère, une activiste et une Montréalaise.
2. Si on devait raconter la fabuleuse histoire de Sydney, comment lirait-on le synopsis?
Sydney est à la recherche constante de l’équilibre parfait entre ses passions pour la culture, le féminisme, la cuisine, la propriété intellectuelle et son identité juive, afin de vivre une vie nourrissante et cohérente.
3. Si tu avais la chance de rencontrer la Sydney de 20 ans et de lui donner un conseil, quel serait-il?
Je lui dirais qu’il y a un million de façons de se construire une vie qui a du sens et qui la rend fière. Et que, même si elle ne sera assurément pas arrivée à destination à 31 ans, ne pas chercher à réussir dans une seule chose est le seul moyen d’aller là où elle veut.
4. Que fais-tu quand tu veux te sentir forte?
Ouf, je me répète simplement que je suis forte, jusqu’à ce que je le crois!
5. Quel est ton plus récent engouement artistique, et pourquoi?
Je suis totalement obsédée par la chanson “Bread and Roses”, interprétée par Judy Collins, et je le suis depuis un moment. La chanson en elle-même est belle et puissante; elle est aussi fondée sur un poème écrit au début des années 1900 et qui en appelait à la mobilisation des femmes. Il a été abondamment cité dans les discours de Rose Schneiderman, une syndicaliste américaine et militante pour les droits de vote des femmes et des ouvriers du textile. Je ne me lasse pas de cette chanson imprégnée d’histoire et d’activisme.
6. Difficile de faire abstraction du contexte particulier dans lequel a lieu cette entrevue… Qu’est-ce que la pandémie a changé pour toi?
La situation a mis en évidence à quel point ma famille est au centre de ma vie. J’ai reçu comme un cadeau la possibilité de traverser cette longue période entourée de mon petit noyau, bien qu’il me soit difficile de ne pas passer autant de temps avec ma famille élargie.
7. As-tu une devise, et si oui, laquelle?
J’aime vraiment dire: “On manque 100 % des tirs qu’on ne tente pas.” La citation - super clichée - est de Wayne Gretzky (elle était inscrite sur une affiche dans une classe à mon école secondaire). Honnêtement, elle me rappelle vraiment de prendre des risques sur une base régulière.
8. Peux-tu nous parler de ton projet The Wandering Chew et de la mission à l’origine de sa création?
J’ai fondé The Wandering Chew avec Katherine Romanow en 2013. Nous étions à la recherche d’un projet qui mettrait en lumière la diversité des communautés juives de Montréal, et qui les raconterait à travers leurs cuisines et leurs histoires. Pour nous, la cuisine est un angle intéressant et évocateur pour penser l’histoire et la culture, et en tirer du sens. Aujourd’hui, nous sommes un organisme à but non lucratif enregistré et dirigé par trois femmes (Kat, Gillian Sonin et moi). Dans le contexte de la pandémie, nous organisons des ateliers en ligne mensuels qui nous permettent d’étendre notre rayonnement au-delà de Montréal.
9. Tu as également participé à la fondation du Montreal Worker Restaurant Relief Fund, né pour soutenir les travailleurs de l’industrie de la restauration affectés par la pandémie. Qu’est-ce qui t’a motivé à t’impliquer dans ce projet?
Au début de la pandémie, comme beaucoup de gens, je me suis sentie nerveuse, mais aussi extrêmement privilégiée de pouvoir travailler en toute sécurité de la maison. J’ai donc cherché un moyen d’aider ceux qui n’avaient pas cette liberté. Un groupe d’amis venait de fonder le Montreal Restaurant Worker’s Relief Fund et j’ai sauté à bord. J’ai toujours dit que j’étais devenue avocate pour avoir les instruments et les connaissances nécessaires à la défense de causes qui me tiennent profondément à cœur, et c’était l’occasion de le mettre en pratique.
10. Ton engagement social a souvent un lien avec la cuisine! En quoi cela est-il important pour toi et en quoi ces causes te tiennent-elle à cœur?
Je pense que la cuisine est porteuse de nombreuses histoires. Les gens sont excités quand on parle de nourriture, le sujet les passionne, et l’industrie de la restauration est à la croisée de plusieurs conversations importantes que nous avons en ce moment en tant que société. J’aime la nourriture et j’aime manger. J’aime que ma passion puisse servir d’outil d’enseignement et qu’à travers elle, nous soyons forcés de remettre en question ce que nous tenons pour acquis collectivement.
11. Pour finir, par curiosité, d’où elle te vient, cette passion pour la cuisine?
Ma mère est une cuisinière exceptionnelle et ma famille au complet est passionnée par la cuisine et par la découverte de nouvelles saveurs. Comme beaucoup de gens, notre vie de famille a toujours tourné autour des repas, festifs ou non, et cela a suscité en moi l’envie de réfléchir à mon lien avec la nourriture.
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