ANNA GOODSON

ANNA GOODSON:
Suivre son instinct

Par Mélanie Roy
Photo par Joannie Lafrenière

Les artistes qu’elle prend sous son aile, répartis aux quatre coins du monde, collaborent régulièrement avec des institutions du calibre du New York Times et du magazine Rolling Stone, ou encore avec des marques comme Adidas et Google. Lumière sur Anna Goodson, une femme qui préfère faire briller… les autres.


1.  Qui es-tu (en quelques mots)?

Mon nom est Anna Goodson et je suis la fière maman de deux filles, Sacha et Sidney. Je suis également la présidente et fondatrice de l’agence Anna Goodson Illustration. Notre agence représente un groupe inclusif et diversifié sur le plan culturel d’illustrateurs internationaux. Au fil des années, nous avons travaillé avec des agences, des magazines, des maisons d’édition et des journaux parmi les plus reconnus au monde.

2.  Quel mot te décrit le mieux, et pourquoi?
Intense. Parce que tout ce que je fais, je le fais passionnément.

3.  Quelle est ta définition de l’ambition?
Pour moi, l’ambition, c’est être au meilleur de ses capacités. Quand j’ai démarré mon entreprise en 1996, je voulais que mon agence d’illustration soit la plus respectée d’entre toutes. C’est la barre que je me suis fixée. Le courage émerge quand on accepte qu’il est normal d’échouer. Je pense aussi que montrer sa vulnérabilité demande beaucoup de force. Et je me sens forte quand j’écoute mon instinct. J’ai tendance à faire confiance à mes sentiments.

4. Quel est ton plus récent engouement artistique, et pourquoi?
J’ai assisté à la très émouvante installation conceptuelle de réalité virtuelle immersive de l’artiste Alejandro G. Inarritu au Centre Phi à Montréal. CARNE y ARENA (Virtuellement présent, physiquement invisible) explore la condition humaine des immigrants et des réfugiés. L’expérience proposée était très réaliste et j’ai senti l’anxiété monter dès que je suis entrée dans la pièce. C’était émouvant, et cela m’a fait ressentir de l’empathie pour ces gens. Je suis repartie avec une bien meilleure compréhension de leur ruée vers la liberté et des risques qu’ils ont pris pour trouver refuge aux États-Unis.

5. Difficile de faire abstraction du contexte particulier dans lequel a lieu cette entrevue… Qu’est-ce que la pandémie a changé pour toi?
J’ai toujours été quelqu’un qui cherche à vivre le moment présent et je pense que cette pandémie m’a permis de le réaffirmer. Parfois plus facile à dire qu’à faire, mais je continue d’essayer!

6. As-tu une devise, et si oui, laquelle?
Dans mon album des finissants du secondaire, j’ai écrit ceci et c’est toujours aussi vrai aujourd’hui : « Nous n’avons aucun pouvoir sur le passé, mais nous sommes libres de déterminer l’avenir. »

7. Anna Goodson Illustration Agency souligne cette année ses 25 ans. Qu’est-ce qui a le plus changé depuis tes débuts dans le métier?
Ce qui a le plus changé, c’est moi! J’ai fait beaucoup d’erreurs au cours des 25 dernières années; j’en ai retiré de grandes leçons. Je suis plus fidèle à moi-même aujourd’hui que je ne l’ai jamais été. Je m’enfarge moins dans les fleurs du tapis et je ne prends plus les choses de manière personnelle comme je le faisais plus jeune…

8. Qu’est-ce qui te rend le plus fière quand tu regardes ton parcours?
Je suis tellement fière d’avoir lancé la carrière de tant d’illustrateurs internationaux à travers les années. Parce que je les représente, ils ont la carrière dont ils rêvent et font le métier qu’ils aiment.

9. Comment choisis-tu les artistes qui font partie de ton agence? Qu’est-ce qui t’attire chez un illustrateur?
Je choisis les illustrateurs en fonction de leur style et de ce que je ressens devant leur travail. Si ma réaction n’est pas instinctive, viscérale, ça ne marchera pas. La personnalité est également un facteur important, car je développe une relation étroite avec mes artistes. La plupart d’entre eux font partie de la bande depuis plus de 10 ans; ils sont devenus des amis et une partie importante de ma vie.


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